Manu Magueresse : capteur d'instants de grâce

Tout s’explique. Comment, pourquoi, où… À la fin, la boucle est bouclée. Un vent de liberté souffle dans le catogan de Manu Magueresse, photographe devant l’éternel et faiseur de mémoire devant l’éphémère. Capteur d’instants de grâce, qu’il trouve d’abord chez les enfants, « peut-être parce que je suis encore un peu gamin moi-même », il né à Casablanca un certain 30 janvier 1952.

De ces moments marocains, il garde des bribes d’odeurs d’épices et de sensations de foule saisis entre 0 et deux ans et demi. Sa famille part ensuite pour la région de Lorient, et c’est comme breton qu’il se définit avant tout. 

Jeune, il découvre les grands photographes publiés dans Paris Match et se réclame de l’école Magnum, comme Cartier Bresson ou Robert Capa. Ces figures avaient pour principe de ne jamais recadrer leurs clichés, Manu aussi.


Il ne mitraille pas, flâne et attend le coup de coeur avec l’instant. La grimace de cette petite fille en train de se faire caricaturer à Paris ou ce jeune homme qui tente d’arracher un baiser à sa boudeuse amie à Montréal… quelques millièmes de secondes qui touchent l’universel. Obsédé seulement par les proportions, les deux tiers un tiers et les lumières de ses modèles les peintres, il explique les lois de la perspective, préalables à celles de l’harmonie. 

Pour lui, la photographie est un tout : elle allie les sens et les complète.